Nous pouvons toutes ressentir du bonheur grâce aux bonnes conditions de notre vie en cultivant un comportement et une pratique régulière de la reconnaissance.

Cependant, l’image que nous avons de notre personne est fondamentale dans la recherche du bonheur. Le mot estime vient du latin « aestimare » qui veut dire évaluer en argent, comme lorsque nous estimons un bijou.

Afin d’apprécier et de profiter de quelque chose, il faut en connaître la juste valeur. Nous ne pouvons ni fuir ni ignorer qui nous sommes. Le manque d’amour propre et d’estime de soi, sont des obstacles sur la route du bonheur.

Selon le petit Larousse de la psychologie (2008) l’estime de soi « c’est l’attitude plus ou moins favorable envers soi-même, la manière dont on se considère, le respect que l’on se porte, l’appréciation de sa propre valeur dans tel ou tel domaine. »

Le mauvais reflet

Parfois en se regardant au miroir, nous ne nous voyons pas clairement.

Avez-vous déjà visité le  jardin d’acclimatation ? On y trouve entre autre, le labyrinthe des miroirs. Si vous essayez de vous regarder dans certains miroirs, vous pourrez y voir des reflets de vous très amusants. Ils vous donneront, pour une partie d’entre eux, un reflet complètement deformé de votre personne.

Vous connaissez sûrement la fameuse histoire de Madame Proprette qui tente de nettoyer une tache sur son vêtement par tous les moyens, jusqu’à ce que son amie lui fasse remarquer que son vêtement n’est pas taché, mais que les taches se trouvent sur ses lunettes.

Parfois nous avons l’impression de nous connaître et nous avons un regard négatif, plein de jugements et culpabilisant à notre égard. Et si nous changions de paire de lunettes, et que l’on empruntait les lunettes de D.ieu, Qu'est ce qu’on y verrait ?

Suis-je vraiment importante ?

Un des obstacles à surmonter pour atteindre le bonheur, est ce sentiment profond que nous n’avons pas vraiment d’importance et que nous ne sommes pas indispensable sur terre.

«Après tout, une simple personne parmi les sept milliards d’êtres humains vivants sur cette planète peut-elle vraiment avoir de l’importance ? L’univers aurait-il été pire si je n’étais jamais venu au monde ? » Cette voix intérieure reflète un sentiment de vide existentiel.

Comment y remédier ? Comment arriver au bonheur malgré ce doute qui persiste dans notre psyché?

Le regard de la Torah : retour aux sources

Commençons par retourner à la source, à l’origine de l’être humain. Notre Torah nous raconte qu’au moment de la Création du monde, l’homme fut créé par D.ieu à Son image ! Dieu a donc donné à l'humain une image divine.

Vous remarquerez que les trois qualités essentielles différenciant l’animal de l’être humain, sont :

Son intelligence, sa conscience, sa liberté de pouvoir faire des choix.

Pourtant, la Torah n’appelle pas l’être humain «Monsieur libre arbitre» ou bien «Monsieur intelligent» ou encore «Monsieur conscient».

Elle décrit la création de l’homme à l’image de D.ieu.

C’est parce que ces qualités ne le définissent pas, mais elles lui servent d’outils. L’homme n’est doté de ces qualités uniquement dans le but d’accomplir une mission : celle de raffiner ce monde . Il est le partenaire de D.ieu dans la création. Il nous a donné le rôle de parfaire ce monde, d’utiliser le matériel de ce monde afin de s’associer à Lui et d’œuvrer dans Sa création.

Vous l’avez compris, D.ieu nous a donné une mission à accomplir. Et Il compte sur nous.

Et si votre petite voix intérieure vous demande : Mais pourquoi est-ce que ce serait MOI qui devrait accomplir cette mission ? Qu’est-ce que j’ai de si spécial ou de plus que les autres ?

En effet, si nous sommes tous à l’image de D.ieu nous pouvons vite arriver à la conclusion que nous ne sommes pas si important que ça !

La création d’Adam, seul sur terre

Vous remarquerez que D.ieu a choisi de créer un homme seul, Adam, à partir duquel toute l'humanité verrait le jour. La question se pose : pourquoi Dieu n’a pas dès le départ créé plusieurs personnes ?

Il y’a ici un message fabuleux : celui qui sauve même une seule vie c’est comme s’il avait sauvé le monde entier.

Imaginez un instant, si Adam, avait été détruit immédiatement après sa création… Ce serait immédiatement la fin de l’humanité. Imaginez que le monde entier soit abattu, et qu’il ne reste qu’un seul homme, que toute l’humanité ne repose que sur lui.

Ainsi, toute l’humanité repose sur chaque vie, il n’existe pas une personne qui est moins digne ou moins importante qu’une autre.

Mesdames, nous sommes toutes des petits Adam, nous sommes toutes importantes, nous sommes UNIQUES si un humain tue une seule personne, ce serait tout aussi destructeur que s’il avait tué l’unique Adam.

Chaque individu se trouvant sur cette terre a un but précis que lui seul peut atteindre. Si chacun compte sur l’autre pour l’accomplissement de sa mission, ce serait comme si Adam, seul au monde attendait que quelqu’un d’autre accomplisse sa mission.

Vous êtes vous déjà demandé comment sur sept milliards d’habitants nous avons tous une apparence différente ? Il existe tellement de de nez, de bouches, de morphologies différentes les unes des autres ?

Cela nous montre bien, que nous sommes vraiment uniques. Nous avons chacune, nos missions et nos raisons d’être, nous avons toutes, notre rôle et personne ne peut avoir d’impact sur le monde de la même manière que nous-mêmes.

Contrairement à l’expression d’un écrivain japonais disant que « nul n’est irremplaçable », Notre Torah nous dit : « TU ES IRREMPLAÇABLE ».

La comparaison avec les autres

Il peut arriver que des personnes aient conscience de leur valeur, mais qu’elles n’arrivent pourtant pas à être heureuses, car elles ont tendance à se comparer avec les autres ou bien même à se concentrer sur leurs échecs pour montrer qu'elles n’ont pas été à la hauteur pour accomplir leur mission :

«Je ne serai jamais aussi intelligente que Sarah, ni aussi sympathique que Jessica.»

«Je n’arrive pas à être une bonne épouse»

«Je n’arrive pas être gentille avec les gens»

Ces perceptions sont souvent erronées, comme des lentilles défectueuses qui déforment la vue de celui qui les portent. Trop de personnes surévaluent ce qu’ils ne sont pas et sous-estiment ce qu’ils sont.

Pour trouver le bon équilibre, nous devons nous concentrer sur nos forces et nos qualités. Les défauts ne nous appartiennent pas, certes, nous en sommes responsables et nous devons les rectifier mais ils ne nous définissent pas. Seules nos qualités nous définissent, car n’oubliez pas, nous reflétons l’image divine.

Alors même si nous réussissons à trouver le bon équilibre. Afin de supprimer les doutes qui viennent nous déstabiliser tous les matins, il nous faudra absolument rester concentrée sur notre objectif. Nous devons canaliser nos forces et notre esprit sur notre mission plutôt que sur ce que nous ne sommes pas ou sur ce que nous n’arrivons pas à faire.

Le soldat est l’exemple vivant de celui qui est concentré sur le but, il est focalisé sur la défense de sa patrie et la défaite de ses ennemis. Son esprit est trop occupé pour laisser place à des doutes, qui le déstabiliseront.

Il faut savoir s’occuper de soi, sans se PRÉoccuper de soi. Avoir conscience de ses talents, et les mettre en valeur, sans pour autant s’en orgueillir.

Shterna Elbaze, Émissaire du Rabbi de Loubavitch à Levallois, co-fondatrice