De la servitude volontaire au bien-être au travail  par essentielle
Développement Personnel

De la servitude volontaire au bien-être au travail

A l’origine, le terme « travail » semble principalement associé à l’idée de labeur, de peine.

Son étymologie latine « tripalium » désigne même un instrument de torture.

Le travail serait d’abord et avant tout perçu comme éreintant, usant, contraignant. Serait-ce là une fatalité de par sa nature même ?

 

Le travail est aussi l'activité permettant la production de biens matériels, de valeurs marchandes, nécessitant le plus souvent des collaborations, des partenariats, un travail en équipes (selon les types de métiers bien sûr – et on sait leur extraordinaire diversité !).

« Seule on va plus vite, ensemble on va plus loin ! » comme dit le proverbe.

Vectrice d’intégration sociale et sociétale pour l’homme, l’activité professionnelle requiert une dépense d'énergie qui, grâce à l'usage des techniques produit des richesses et de la valeur.

 

Mais les bienfaits du travail vont bien au-delà de la sphère matérielle ! Nous avons tous déjà ressenti la satisfaction d’un travail bien fait, d’un accomplissement positif, et ce encore davantage si cet accomplissement nous parait porteur de sens.

Tant de métiers servent au bien commun, directement ou indirectement !

Il s’agit souvent, et l’époque actuelle nous y convie, de rechercher une signification aux efforts que l’on fournit, de leur donner un sens, une direction.

 

En quoi puis-je contribuer, à ma modeste échelle, à l’amélioration du monde qui m’entoure ? Comment puis-je participer à la marche du monde, tout en y intégrant mes propres valeurs ? On s’approche ici de questionnements très présents dans la tradition juive.

Comment le travail est-il perçu d’après un point de vue talmudique ?

Citons ce passage de la Paracha Vayigash (47, 1-6) : « Pharaon dit à ses frères : « quelles sont vos occupations ? ».

 

Ils répondirent à Pharaon « Tes serviteurs sont des bergers, et nous et nos ancêtres » ».

Le Rav Shimson Raphael Hirsch, dans un commentaire de la Paracha, souligne le fait que les métiers exercés respectivement par les Hébreux et les Egyptiens soulignaient la différence fondamentale entre les sociétés juive et égyptienne.

Beaucoup d’Hébreux étaient des bergers – et ce sera le cas par la suite de l’illustre Moise, le « berger du peuple » - s’occupant de créatures vivantes sous leur dépendance, ayant ainsi la possibilité de développer, d’affiner, des traits de caractère tels que la bonté et la générosité.

 

De plus, ayant conscience de l’instabilité – voire de la vanité - des richesses matérielles, le berger apprend à ne pas accorder d’importance exagérée à des biens inanimés.

Il s’octroie du temps pour se questionner, réfléchir à son propre rôle en tant que créature de D.

Quant à l’économie égyptienne à l’époque biblique, essentiellement agricole, elle semblait encourager l’asservissement, la soumission, le respect des règles imposées par la souveraineté dans l’objectif d’élever et de maximiser les richesses matérielles du pays et le sentiment de puissance des dirigeants, au détriment du respect de la dignité de l’être humain.

 

L'Homme, en travaillant, développe ses compétences, ses capacités, et se découvre lui-même à travers ses réactions et sa façon d’appréhender les tâches qui lui sont confiées. Les résultats et plus encore les moyens qu’il s’est donnés en vue d’accomplir ses missions contribuent à son estime personnelle et son épanouissement en tant qu’individu.

Il apprend aussi une certaine forme de discipline, une rigueur – à tempérer bien sûr ! - qui lui seront utiles tout au long de sa vie.

Vaste terrain de développement personnel qu’est le monde du travail ! Révélant aussi nos faiblesses et limites inhérentes à notre condition humaine, il s’agit d’apprendre parfois à s’en détacher, savoir prendre du recul sur certaines situations afin de dédramatiser, relativiser et prendre les meilleures décisions.

 

Je vous propose maintenant quelques petits conseils pratiques généraux axés sur le bien-être au travail et notamment en télétravail.

En se sentant bien au travail, en éprouvant détente et satisfaction, on accroit notre rendement et notre productivité, on limite le risque de stress chronicisé et on diminue ainsi les risques pour notre santé physique et mentale.

La prévention est EssentiELLE, on ne le clame pas assez 😊

Alors on n’attend plus et on s’y attelle dès maintenant ! 😊

 

- Veillez à vous créer un espace de travail aussi confortable que possible. Si vous télétravaillez : un bureau, un siège adapté bien réglé, un écran fixe réglable en hauteur afin d’éviter l’hyperflexion cervicale prolongée induite par le travail sur écran portable, source importante de douleurs rachidiennes et contractures para cervicales.

Il est souvent préférable d’utiliser une souris (d’ordinateur évidemment :p) ainsi qu’un clavier (en veillant à ne pas placer vos poignets en hyperextension).

Pensez à aérer régulièrement le lieu de travail, et ce d’autant plus que vous n’êtes pas seule dans l’espace (un certain coronavirus covid 19 rode dans les parages parait-il – je sais on voudrait tellement ne plus l’entendre !)

 

- Prévoyez des temps de DECONNEXION ! A l’ère du développement incessant des nouvelles technologies et de l’avènement du télétravail, qui semble nous inciter à être toujours joignables et disponibles, il est nécessaire et vital de s’octroyer des pauses régulières dans la journée, y compris une pause pour déjeuner correctement (et non pas un sandwich avalé rapidement à son bureau !).

 

Que faire pendant ces pauses ? Bouger, détendre notre système musculo-squelettique par quelques étirements en douceur du dos et des cervicales, prendre l’air, discuter avec des proches, s’hydrater, …

 

Et une fois l’ordinateur est éteint et le travail terminé, prenez le temps de vous aérer vraiment le corps et l’esprit, de vous dépenser et de vous faire plaisir ! La déconnexion n’est pas réservée uniquement au jour du Chabat, même si elle y atteint son apogée 😉

- Gardez une gourde d’eau, thé ou autre boisson non sucrée que vous appréciez à portée de main toute la journée. Vous pouvez aussi vous prévoir parfois de petits encas pour une pause « goûter » par exemple (oui comme les enfants :p) : fruits secs, fruit frais ou yaourt par exemple (à adapter en fonction d’éventuelles pathologies).

- Le travail prolongé sur écran n’est pas sans risque de fatigue visuelle. Il convient ainsi de mettre ses muscles oculaires au repos au moins quelques minutes toutes les 2h en détournant son regard de l’écran et regardant au loin, afin de limiter aussi les spasmes accommodatifs liés à la fixation prolongée, qui peuvent favoriser l’évolution de la myopie.

 

Veillez aussi à travailler dans un espace suffisamment éclairé. Et n’oubliez pas de régler la luminosité, le niveau de contrastes et la taille de police de votre ordinateur.

 

Enfin, en cas de sécheresse oculaire ou fatigue visuelle, il est possible d’utiliser des larmes artificielles.

- Enfin, prenez le temps de discuter avec vos collègues, votre équipe de travail, de partager des moments de convivialité.

Et pourquoi ne pas proposer une activité de « team building » si les circonstances sanitaires le permettent ?!

Combattons le risque de déshumanisation des rapports interpersonnels favorisé par le travail prolongé en distanciel !

 

Les relations interpersonnelles au travail contribuent à notre épanouissement, nous permettent de fixer notre place au sein de l’équipe, en créant un climat de confiance et de partage.

Sans compter que d’éventuels malentendus ou quiproquos peuvent être facilement réglés par la parole, en restant calme et à l’écoute d’un autre point de vue, d’une vision des choses que l’on n’avait pas imaginée.

Il s’agit bien sûr aussi de « filtrer » ce que l’on entend et de préserver notre singularité, notre être authentique d’éléments qui ne nous correspondraient pas. A nous de placer la frontière entre environnement professionnel et vie « personnelle », de trouver notre équilibre.

Pour terminer, je vous propose un petit point rapide au sujet du burn out – ou épuisement professionnel – dont on entend tant parler ces dernières années.

 

C’est un syndrome, constitué donc d’un ensemble de symptômes faisant suite à un état de stress professionnel chronique.

On retrouve souvent un engagement personnel intense dans l’activité professionnelle, dont les limites sont floutées voire inexistantes (notamment dans le cadre de métiers du secteur médico-social, relevant de l’aide et du soin directs aux personnes).

Trois dimensions prédominent en cas de burn out : l’épuisement émotionnel (sentiment d’être « vidé » de ses ressources et capacités émotionnelles, froideur), déshumanisation de la relation interpersonnelle et diminution de la sensibilité au monde, mésestime de soi et démotivation générées par un sentiment de non accomplissement personnel.

 

C’est le résultat d’un processus lent et insidieux, dont les conséquences peuvent être dramatiques (syndrome anxio-dépressif, risque de suicide).

Il est primordial d’agir en amont en privilégiant la prévention primaire, visant à éviter la survenue de cet épuisement multimodal favorisé par des conflits de valeurs (réels ou perçus comme tels ?), notamment via les petits conseils écrits plus haut dans l’article .

La personne en souffrance, même à un stade avancé, remontera progressivement la pente grâce à la parole, en rompant l’isolement et le cercle vicieux d’un travail sans fin dans lequel elle a tendance à s’enfermer.

 

Il est important d’oser discuter avec le(s) bon(s) interlocuteur(s) (manager, collègues voire responsable des ressources humaines selon le type de problématiques) d’éventuelles incompréhensions quant à l’organisation du travail, de questionnements éthiques, en clarifiant si besoin les tâches et missions de chacun, de faire tomber ainsi certaines barrières qui nous empêchent parfois de nous livrer à une oreille attentive, pleinement concernée et à même de nous aider.

 

Par ailleurs, le médecin du travail et son équipe sont des interlocuteurs privilégiés pour favoriser l’adaptation du travail à l’homme (et non l’inverse) et servir d’oreille attentive force de proposition dans ce type de cas.

Le travail tel qu’il est « prescrit » est parfois considérablement éloigné du travail réel, le collectif de travail et la hiérarchie doivent avoir des retours des principaux concernés afin de mieux saisir les enjeux et d’adapter l’organisation du système si besoin, dans la mesure du possible.

Hiérarchiser les tâches, établir un ordre de priorités est aussi fondamental pour avancer petit à petit dans la bonne direction, sans se perdre en chemin.

 

Le soutien familial et social reste un facteur de protection majeur quant au risque d’épuisement professionnel : la vigilance et l’écoute des proches, les temps de déconnexion pleinement vécus et sources d’émotions positives multiples sont nécessaires pour prévenir et guérir.

Comme évoqué précédemment, il importe de ne pas être en quête effrénée de reconnaissance par autrui de son travail, d’accepter que celui-ci soit perfectible et de savoir mettre à profit les conseils, recommandations et critiques reçus pour améliorer sa contribution.

L’absolue perfection étant hors d’atteinte pour l’être humain, le propre de l’homme (dans la pensée rousseauiste et bien au-delà) est d’être sans cesse perfectible, de conserver un champ d’apprentissage illimité !

A chacune d’en faire bon usage, tout en préservant sa santé 😊

 

Quelques mots pour conclure :

Loin de se restreindre à une forme de servitude volontaire, le travail apparait comme un moyen privilégié de développement de nos compétences et capacités, d’affinement de nos personnalités à travers nos relations interpersonnelles et de dépassement de soi.

 

Une bonne communication avec l’équipe de travail - y compris lorsque d’éventuels questionnements ou désaccords apparaissent - l’organisation de temps de convivialité (même à distance si nécessaire), l’attention portée à l’aménagement de son espace de travail concourent au sentiment de bien-être au travail, limitent les risques pour la santé physique et mentale et encouragent à s’impliquer dans son activité professionnelle tout en limitant le niveau de stress ressenti.

 

Le travail n’est cependant pas une finalité en lui-même, et son importance devrait donc parfois être mise en perspective. Des temps de déconnexion bien nécessaires s’imposent, afin de préserver notre santé physique et mentale.

A chacune de trouver le meilleur équilibre pour conjuguer au mieux vie professionnelle et vie personnelle, en étant à l’écoute de soi et de ses proches.

Car si nous ne prenons pas soin de notre santé, alors qui le fera ? Et si pas maintenant, alors quand ?

Prenez bien soin de vous les filles !

 

N’hésitez pas à m’écrire si vous avez des questions 😊

 

Aurélia Bramont - Nachman

aurelia.bramont@gmail.com

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